Lorsqu'une entreprise est engagée dans une démarche de Développement Durable, la diminution de l’impact environnemental de son activité est un enjeu central. Guidées par le cadre réglementaire, elles se focalisent prioritairement sur la maîtrise des impacts associés à leur site de fabrication. Néanmoins, les maillons de la supply chain associés à la fabrication d’un produit fini sont parfois nombreux, et sont autant de sources potentielles d’impact sur l’environnement. Pour avoir une vision exhaustive des impacts environnementaux sur l’ensemble de la supply chain, la méthodologie de l’ACV est l’outil indispensable.

Deux raisons principales poussent les entreprises à réaliser l’ACV de leur produit :

  • L’entreprise veut comprendre quels sont les impacts environnementaux les plus significatifs de son produit (sur l’air ? sur l’eau ? sur le climat ?...) et d’où ils proviennent (fabrication des matières premières ? transport ? utilisation ? fin de vie ?...). Certaines entreprises vont ensuite concevoir de nouveaux produits ou reconcevoir leurs produits existants pour réduire les impacts environnementaux. Il s'agit alors de démarche d’écoconception.
  • L’entreprise pense disposer d’un produit dont les impacts environnementaux sont limités et souhaite le faire savoir à ses clients. L’ACV va lui permettre de calculer scientifiquement son empreinte environnementale produit, selon une méthode internationalement reconnue. Certaines catégories de produits (matériaux de construction) sont d’ores et déjà soumis réglementairement à la communication de leur empreinte environnementale (voir le focus sur la EPD en fin de page). En France et dans l’Union Européenne, des travaux et des expérimentations sur « l’affichage environnemental » (c’est-à-dire la communication au public de l’empreinte environnementale des produits) sont en cours, et pourraient déboucher prochainement sur une obligation réglementaire concernant davantage de types de bien de consommation (notamment les articles d’habillement en premier lieu). 

C’est un processus normé internationalement (normes ISO 14040 & 14044), qui comprend les grandes étapes suivantes :

  • Définir ce qui est étudié, pas simplement l’objet, mais bien sa fonction. Par exemple, une boîte de lessive contenant l’équivalent de 50 doses de lavage, ou un véhicule de type « citadine » parcourant 200 000 km.
  • Définir le périmètre de l’étude en choisissant les étapes du cycle de vie du produit à inclure. Le périmètre le plus large étant « du berceau à la tombe », qui commence à l’extraction des matières premières et termine avec la fin de vie du produit, comme l’illustre le schéma ci-dessous 
  • Pour chacune des étapes incluses au périmètre, est engagé un exercice d’inventaire environnemental, durant lequel sont collectées des informations relatives aux consommations énergétiques, d’eaux et de produits chimiques, aux émissions de polluants dans l’air, l’eau, à la production de déchets, aux moyens de transport utilisés, …
  • L’ensemble des données d’inventaire du cycle de vie sont converties en impacts environnementaux, à l’aide d’un logiciel d’ACV.

Il n’y a pas un résultat mais bien des résultats à l’issue d’une ACV. Pour chaque catégorie d’impact environnemental (air, eau, climat, …) sont associées des valeurs numériques, exprimées dans des unités spécifiques. Ces unités de mesures sont peu usitées, d’où l’importance de la dernière étape de la méthodologie, consistant à réaliser une analyse et une interprétation des résultats. A l’issue de cette ultime étape, les impacts les plus significatifs sont mis en avant, ainsi que leur origine au sein du cycle de vie.

Une des unités est néanmoins de plus en plus connue, il s’agit du « kilogramme équivalent CO2 », qui désigne les émissions de gaz à effet de serre et traduit l’impact du produit sur le climat, ou encore « l’Empreinte Carbone » du produit.

Tout dépend du destinataire des résultats. S’il s’agit de diffuser les résultats en interne dans le cadre d’une démarche d’écoconception, ou de partager les résultats avec un client professionnel, le propriétaire de l’étude est libre de le faire sans vérification particulière. En revanche, si les résultats ont vocation à être communiqués au public (de manière volontaire ou réglementaire), ou utilisés dans le cadre d’une comparaison de produits, l’étude devra préalablement être vérifiée par une tierce expertise, pour s’assurer de sa conformité vis à vis du cadre normatif.

Plus d'information sur l'Analyse du Cycle de Vie

La Déclaration Environnementale de Produit (EPD)

Une déclaration environnementale de produit (EPD) est une méthode normalisée permettant de quantifier les impacts environnementaux d'un produit ou d'un système, basée sur l’analyse du cycle de vie (ACV). Les EPD ont des exigences de marquages strictes et doivent être soumis à une vérification indépendante de la déclaration et des données, conformément aux normes suivantes :

  • ISO 14025 : 2006 Marquages et déclarations environnementaux — Déclarations environnementales de Type III — Principes et modes opératoires
  • ISO 21930 : 2017 Bâtiments et ouvrages construits — Développement durable dans la construction — Déclaration environnementale des produits de construction
  • EN 15804+A2 : 2019 Durabilité des travaux de construction  — Déclarations environnementales des produits.


Les EPD sont souvent recherchés pour les produits et matériaux de construction dans l'industrie du bâtiment. Ils sont rendus populaires par les programmes de certification de bâtiment durable axés sur le tertiaire, tels que LEED®, WELL Building Standard, BREEAM, Living Building Challenge, etc. Une EPD vérifiée peut contribuer à la conformité avec les exigences et crédits inclus dans ces programmes.

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